J’ai commencé la nav au moteur, jusqu’à minuit. Pendant toute la nuit, le vent n’a pas arrêté de disparaître puis de pointer le nez. Le moteur et les voiles jouaient au balancier. À partir de minuit, Patrick se levait toutes les demi-heures pour vérifier s’il n’y avait pas de bateau en vue. Comme je ne pouvais pas dormir, j’ai fait des entre-demi-heures. À 6h, j’ai pris la relève, crevée.
Nous avons vu au loin deux gros tankers. C’est tout. Pas mal d’objets divers en plastique flottent tout le long du trajet et plus on se rapproche de la Sardaigne, plus il y en a. Au loin, on voit des poissons de taille moyenne, nageant de façon énergique et nerveuse. Ce n’était pas comme les dauphins de la veille, plus tranquilles avec un mouvement de roulement. Visiblement, il y avait un beau banc de poissons. Il fait chaud, 28°, une douche dehors nous rafraîchit bien. C’est le bonheur !
En milieu d’après-midi, on voit enfin la côte italienne. Un énorme nuage sulfureux de sorcière plane le long de la côte, annonçant un orage prêt à exploser. À notre arrivée, le nuage s’est dissipé.
Un petit chalutier passe avec des mouettes qui tournent autour. Des falaises striées de blancs et d’ocres longent la côte, éclairées par le coucher de soleil. Nous contournons deux îles peu habitées pour rejoindre le port de Calasetta, où nous avons rendez-vous avec Benoît et Pascale pour après-demain. Un seul bateau de plaisance en vue. Au total, nous aurons fait les deux tiers au moteur avec 22 h de bruits de moteur.
Nous arrivons au pays des Latins et des Romains, mangeurs de spaghettis, du marbre, de tout un peu déglingué, traviole et un peu sale. C’est ce qui fait son charme.
L’île de St Antioco est rattachée à la Sardaigne par un pont. Le port de Calasetta est calme avec de petits bateaux de pêcheurs et trois plaisanciers, dont nous. À côté, les maisons blanches ou bleues claires sont à touche-touche. Sur la route, nous avons perdu les touristes. En tout cas, pour l’instant.
Buena serra.
lat= »39.113534″ lon= »8.369458″