Après avoir navigué dans plusieurs années, ce qui me frappe est d’observer que la culture d’amarrage change suivant les pays.
Dans les ports de l’Atlantique, les pontons sont en général en forme d’arêtes de poisson et de ce fait le bateau est amarré à l’arête du ponton, avec le flotteur le long du ponton. Au Danmark il y a des poteaux qui délimite le « parking » et où on peut amarrer le bateau à l’arrière sur les poteaux. En mer baltique, aux mouillages sauvages le bateau s’amarre vers l’avant avec une ancre derrière qui câle bien le bateau.
En Méditerranée les pontons n’ont pas « d’arêtes » mais sont remplacés par des pendilles attachées au ponton qui traînent dans l’eau perpendiculairement au ponton puis fixé au fond de l’eau 15 mètres plus loin, ce qui permet d’amarrer le bateau à l’avant. Pour cela il faut aller avec l’aide d’une gaffe, pêcher la pendille dans l’eau qui est en général couvert d’algues et de coquillages et un jus maronnasse dégouline sur le bateau.
Ailleurs on jette l’ancre à l’avant et on fait reculer le bateau vers le ponton, ce qui peux provoquer des problèmes avec les ancres des voisins (voir à Favignana)
Patrick a trouvé un accessoire génial, une attrape-pendille, sur un site internet anglais, de la marque Swi-tec article nr 1030. Une gaffe munie d’un anneau avec système à clip qui est détachable et accroché à un bout. Une fois que la pendille du ponton est attrapé avec la gaffe, l’anneau prend la relève. Je remonte, la pendille glisse dans l’anneau vers l’avant du bateau pour l’amarrer. Avec le trimaran il faut contourner le flotteur et passé en dessous du câble qui maintient le flotteur, revenir en arrière pour joindre la coque centrale. C’est toute une histoire et cette attrape pendille me change la vie!
En Atlantique nous n’avons jamais eu besoin de passerelle et quand nous sommes arrivés en méditerranée, sans passerelle, il a fallu faire des acrobaties périlleuse pour accéder au ponton, quai ou au bateau. La meilleure solution bricolée que nous avions trouvée était d’utiliser le zodiac comme « passerelle » en le coinçant entre le flotteur du trimaran et le ponton du port.
Finalement, après avoir constaté que la passerelle était un objet faisant bien partie de la culture méditerranéenne marine , nous avons finalement craqué pour une passerelle pliable en carbone poids plume. Les divers vendeurs à qui nous avons fait des propositions ont paniqué à cause du trimaran qui est trop différent de ce qu’ils ont l’habitude et n’ont pas voulu nous la vendre. À Malte nous avons finalement trouvé un charpentier qui nous a fait une belle planche en bois brut sur mesure avec deux trous pour y passer une corde.
Pour la première utilisation au port de Syracuse, il a fallu replier les flotteurs. Nous avions oublié de sortir la planche avant de replier les flotteurs, du coup n’avions pas accès à notre belle planche qui était dedans…