Après avoir été obligé de continuer notre navigation par manque de place de mouillage aux Scilly,, nous continuons notre route vers la France.
Patrick fait la navigation de nuit, pendant que je dors. Réveil à six heures et demi. Gris uni, humide, froid, rien de très joyeux. Tout colle, nous nous sentons poisseux à souhait. A défaut des Scilly nous allons pouvoir faire un mouillage à Ouessant.
En fin de matinée grand beau sans un seul nuage, comme nous n’en avions jamais vu auparavant.
Et puis je sens l’odeur du poisson. Patrick a trouvé pendant sa nav de nuit, un poisson tout simplement posé sur le trampoline! Bravo le bateau! Belle pêche. L’unique pêche de toute la croisière… C’est un poisson de 20 cm avec une bouche comme une épée. Très beau. Nous le remettons dans l’eau.
Patrick sort le spi. Depuis l’Ecosse, c’est notre premier jour d’été, les couches de laines s’envolent, la crème solaire est sorti du fond du placard et moi, je regrette de ne pas avoir pensé à la croisière formule été. Nous faisons bronzette sur le trompoline, cela fait vacances, comme sur les brochures d’agence de voyage. Le vent faibli et nous nous demandons si nous allons avoir le même problème de mouillage affichant » complets » en arrivant à Ouessant. Nous passons le rail et surveillons les gros bateaux.
Le premier message arrivé près de la côte française est d’Augustin qui nous annonce qu’il vient d’être grand père, du petit Barthélemy.
La France… au loin Ouessant. Nous retrouvons les horaires d’été français et perdons une heure.
L’arrivée à Ouessant est magnifique. Les rochers pointus comme des dents de diable, des phares énormes signalant des dangers partout, sur la carte maritime des épaves parsemés ici et là, des courants et tourbillons qui vont presque nous engloutir et le bateau secoué dans tout les sens avec un bruit de tambour. Nous sommes chez le diable. Passé ces turbulences nous rentrons dans la baie de Lampol, d’un calme paisible et reposant, contrastant bien avec le large. Au bout, le port où un restaurant nous attend. Patrick veux m’inviter à dîner pour fêter la fin de croisière. Il en a parlé pendant toute la traversée de la Manche. Malheureusement nous sommes arrivé à 21h30, trop tard pour le restaurant.
Trois mouillages pour invités nous attendent. Quelle joie! Y’a plus qu’à choisir. Pas de problème d’ancre qui n’accroche pas ou de trop de profondeur de fond. On amarre le bateau puis voilà. Le rêve!
Nous avons une faim de loup. Je sors la casserole, les nouilles, une boite de conserve d’écosse, du « Haggis », genre Canigou…
Le phare de Creac’h balaye toutes les 10 secondes la baie et les maisons autour. J’imagine l’insomniaque de Lampol qui au lieu de compter les moutons compte les faisseaux lumineux du phare qui rentre jusqu’au fond de sa chambre….
Il y a un musée du phare et écomusée très intéressants. J’aime de tout cœur cette île.
Une bonne nuit au calme va nous faire du bien.
