Aller au contenu

A Cabrera, Dame Nature est sous la protection de la Guarda Civil

Matinée farniente, air à 26 degrés et l’eau à 22,7. Quelques moutons blancs se baladent dans le ciel. Ici à Cabrera, l’être humain n’est toléré que très moyennement. Ils sont accueillis avec une longue liste d’interdictions. Les mouillages sauvages et débarquements sont interdits partout sauf là où nous sommes, dans la baie de Cabrera et à Cala Es Borri et Cala Emboixar mais ceux-ci uniquement le jour.

20130623-145254.jpgLa plongée-sous marine sans chasse est autorisée uniquement entre les pointes Picamoscas et Llebeitx, mais le plongeur n’aura pas le droit d’y mettre le moindre petit bout de pieds à terre.

Pour les promeneurs, la promenade est restreinte entre le château et l’anse Esplamador.

Un bateau de la Guardia Civil fait le tour des bateaux pour les surveiller ainsi qu’une voiture avec deux minettes pour accompagner le guarda civil, bien bronzé et avec lunettes de soleil aérodynamique. Le guarda civil tout en papotant avec son escorte féminin fait des aller et retour interminables sur le minuscule petit tronçon de route. En deux mots la nature y est roi et l’homme y est tout petit.

Rubia angustifolié sp. cespitosa. Pousse sur le litoral sud ouest de Cabrera espèce endémique.

Rubia angustifolié sp. cespitosa. Pousse sur le litoral sud ouest de Cabrera espèce endémique.

Des plantes ainsi des insectes endémiques se trouvent sur l’île comme le Rubia angustifolié sp. cespitosa petit boule végétale compacte et bien épineuse.

Baie de Cabrera_3733Des touffes de petits arbustes sont accrochés sur la rocaille. Depuis le départ des moutons il y a 50 ans, la végétation a changé et on y trouve maintenant des pins.

N’ayant pas d’internet ici, nous allons à la cantina du port qui propose du Wifi.

Dans un mail nous venons d’apprendre que Sabine et ses filles sont rapatriées en France à cause de la pollution atmosphérique des forêts brûlées en Indonésie. Quentin reste.

Nous sommes allés voir les ruines des baraques des prisonniers français. Les chambres ne pouvaient pas être plus petites. Il y avait tout juste de la place pour s’allonger accroupi. Les autres prisonniers n’ayant pas de toit devaient se contenter des grottes dans les alentours. Les prisonniers plus haut gradés ont eu le privilège d’être dans la prison de Palma dans le château fort.

Ruine de maison des prisonniers français
Ruine des maisons des prisonniers français.

Sauf les jours de tempête, les bateaux apportaient une fois par semaine de la nourriture de maigres ratio de pains, d’haricots et d’huile. L’haricot servi de monnaie, 7 à 8 haricots contre une souris et pour un rat il fallait débourser quatre fois plus. Une petite quantité de graines de haricots fut également cultivés par ceux qui avaient une vision à long terme.

Les pêcheurs locaux venaient leur proposer les produits de leurs pêches en échange d’artisanat en bois fabriqués par les prisonniers. 17 prisonniers ont réussi à s’échapper en attaquant une barque de pêcheurs. Je me pose la question du 17 ème. Ne pouvaient-ils pas être que 16 et ramener gentiment le pêcheur dans sa barque à bon port? Finalement ils en ont décidé autrement.

Un coup de vent tramontane est annoncé pour cette nuit. Souhaitant rester une nuit de plus dans cette baie très bien protégée, on nous annonce que tous les mouillages sont réservés. Le soir, il restait un seul mouillage inoccupé. Nous avons décidé que ce mouillage était vraiment pour nous.