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Deux îles perdues au milieu de nulle part

En route pour Nisides Strofades, deux petites îles, les plus au sud parmi les îles ioniennes, qui sont très éloignées des autres îles et des circuits touristiques. On croise un cargo turc sur une mer d’huile.

Après 6 h de moteur, nous apercevons les îles Strofades, où sur une des deux îles se trouve un monastère forteresse datant de 1241, où l’hermite Dionysos (12 ème siècle) a élu domicile. L’autre île, plus petite, a l’air d’être inhabitée.

Le monastère de Strofades

Une grande grue dépasse le haut de l’île. Visiblement le site est en cours de rénovation. Un bâtiment cubique domine le site. De loin nous avons l’impression de voir un immeuble moderne haut de plusieurs étages. À ses pieds d’autres vieux bâtiments entourent la forteresse. Les murs bien lézardés sont maintenus par des câbles. Un peu plus loin, se trouve une chapelle et dans la cour à côté, une tombe avec une croix en fer forgée rouillée.

Nous visitons l’île où règne une ambiance particulière et magique. Le dernier moine gardien, qui gardait le monastère, a quitté le monastère, en 2017. Depuis ce moine a été remplacé par un gardien, tout court.

Entrée intimidante pour le monastère
Au pied de la forteresse des murs de 5 mètres d’épaisseur! En haut des câbles pour maintenir debout la forteresse

Nous croisons un ingénieur en charge de restaurer le monastère, classé patrimoine de l’UNESCO. Pour l’instant, il y a 5 ouvriers qui y travaillent à temps partiel.

Yanis, l’ingénieur en charge de restaurer le monastère. Passionné de photo

Le monastère actuel est du 15 ème siècle. L’île était la première étape pour les pèlerins en route pour la Terre Sainte. Ces pèlerins venant de Rome ou de Venise y faisaient une halte pour s’approvisionner en eau. J’ai une pensée pour les Dekyv qui ont le même souci d’eau et d’approvisionnement pour leur pèlerinage en Italie.

Le bâtiment cubique était une forteresse, avec l’entrée flanquée de deux canons. Une chapelle se trouve à l’intérieur. Notre ingénieur nous expliquait qu’ils ont dû démolir certaines parties qui menaçaient de s’effondrer. Le tout sera reconstruit plus tard.

Belle petite chapelle toute simple à 200 mètres du monastère

L’île est aussi un lieu pour les oiseaux migrateurs. Lors de notre promenade sur l’île, un faisan s’est envolé à dix mètre de nous. Le soir des chants du genre crapaud, nous ont offert un concert. Nous n’avons pas réussi à identifier l’animal. Oiseaux nocturnes?

Une araignée a installé sa toile sur le bas de notre hauban. Nous n’avons pas réussi à savoir comment elle est montée sur le bateau. Elle se donne beaucoup de mal pour un environnement aussi hostile. De se lancer dans un grand projet sans réfléchir, peut avoir des conséquences irrémédiables. Le lendemain, la toile était toujours là, mais l’araignée a disparu, S’est-elle noyée ou a-t-elle finalement décidé de s’installer confortablement dans la cabine pour continuer son œuvre?

Au nord de l’île une forêt « vierge » de végétation dense de petits pins.
Mouillage difficile avec de gros cailloux au fond. Il a fallu s’y reprendre à plusieurs reprises

Le lendemain matin, au grand bonheur de Patrick, une petite brise de vent nous emmène vers Zákinthos, lieu où nous sommes déjà passés en 2016.

Une odeur de kerosène envahit la cabine. C’est la deuxième fois depuis quatre jours. Quels sont les cargos qui en profitent pour faire le ménage de pirate en pleine mer?

Patrick a pris un tour de reins. Je prend la relève quand il y a des mouvements qu’il ne peut pas faire. Cela fait quatre jours que nous naviguons loin de la civilisation, il est grand temps de remplir le frigo et d’aller à une pharmacie pour Patrick, les médicaments que nous avons, sont largement périmé. Il va falloir revoir tout ça.