Aller au contenu

Le ponton de l’amitié

Nous mouillons au pied de l’île Sveti Stefan, occupée par d’anciennes maisons restaurées par un promoteur singapourien pour transformer l’île en hôtel.

Sveti Stefan

Mauvaise nuit orageuse et pluvieuse. Rien d’inspirant. On traîne un peu. Mon skipper préféré a mangé le reste du gâteau d’anniversaire qui l’a pas mal ramolli, avec bien sûr les effets secondaires d’un gâteau qui a trop vieilli.

Direction bouches de Kotor. Baie profonde qui s’enfonce à l’intérieur des terres, comme un fjord flanqué par des montagnes.

À gauche territoire anciennement ottoman, à droite grec orthodoxe.
Église Notre-Dame du Rocher à côté de Perast

Nous accostons sur une petite île avec une église catholique de style baroque. Des mariés posent devant le photographe avec comme arrière plan l’église et peut-être notre bateau aussi…

À l’intérieur de l’église, une broderie exceptionnelle est exposée, brodée par les doigts fins d’une épouse qui attendait patiemment le retour de son mari chéri, en vadrouille depuis 25 ans. Une véritable prouesse technique avec ses 600 points par cm2.

Magnifique broderie avec du fil d’or, de la soie et des cheveux de la brodeuse passant du châtain clair, à quelques années plus tard, couleur grise.
Vue sur Kotor

Un grand ferry pour touristes, haut comme un immeuble de 15 étages, mouille à Kotor. Voyant la fumée noire sortant de sa cheminée, nous préférons rester à distance et passer la nuit, au petit port de Prčanj (se prononce prrtchagne). Plusieurs bateaux de plaisance sont occupés par des réfugiés russes et Ukrainiens qui occupent la moitié de ce petit port, dans une ambiance très amicale, paraît-il.

Un vieux et petit bateau allemand, pas bien entretenu, est à quai depuis depuis trois semaines à cause d’un problème de moteur. L’équipage avait visiblement trouvé une âme charitable pour faire tourner plusieurs machine à laver quelque part dans les alentours. Un bout du linge séchait sur le bateau, mais aussi un peu partout dans le port.

Quand nous sommes arrivés, le moteur venait d’être réparé. Le départ était programmé pour le lendemain. À cause d’une nouvelle panne de moteur au milieu de la baie, ils reviennent au ponton de l’amitié où l’équipe ukrainienne et russe est là pour leur remonter le moral et les aider.

Le port des réfugiés

Kotor port médiéval, avec ses petites ruelles coupe-gorge. La plupart des habitants ont été remplacés par des touristes munis de leurs appareils photos. Un peu de linge en train de sécher nous rassure de la présence de locaux.

Et pour finir, visite d’un site rupestre que nous avons eu du mal à trouver!

En dehors de la croix gammée, qui ne date évidemment pas de la même période, il a fallu se donner du mal pour trouver les cinq cerfs.

Les jeunes monténégrins sont grands, voire très grands. Ils ont été témoins d’une histoire douloureuse de guerres et de l’éclatement de la Yougoslavie. La Slovénie, la Macédoine, le Kosovo, le Bosnie-Herzégovine, la Serbie et le Monténégro ont fait partie de la Yougoslavie gouvernée par Tito. Le Monténégro est maintenant grand comme la moitié de la Bretagne et certains regrettent la grandeur de la Yougoslavie.

On laisse pour l’hivernage le bateau à la marina de Tivat, pas loin de l’embouchure de la baie de Kotor. La Marina accueille des bateaux jusqu’à dix fois la taille du nôtre et est entouré de boutiques des plus grands couturiers parisiens. Le public n’est pas le même qu’à Durrës! La météo pendant notre croisière aura été bien grise et froide, sauf les trois derniers jours.

Vue sur toute la baie de Kotor

Espérons que rien ne vienne perturber nos retrouvailles au printemps de l’année prochaine.

Une fois rentrée à la maison, j’ai eu la Covid. Quelle bonne fin de croisière!